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Politique scientifique

Une recherche à trois niveaux interconnectés

Conformément à la structure démocratique et collégiale du LACTH, les travaux se développent selon trois échelles

L’échelle disciplinaire : Les chercheur.e.s du LACTH ont développé des compétences singulières liées à leurs itinéraires personnels. Ils ont en effet poursuivi un double cursus universitaire : en architecture ou paysage et en histoire, sociologie, philosophie, histoire de l’art, géographie etc. À travers leurs travaux personnels, le doctorat et la HDR, ils poursuivent une démarche les conduisant à développer des savoirs spécifiques à leur discipline et des problématiques originales sur l’architecture, la ville et les paysages, reconnus par la communauté scientifique ainsi qu’à travers leurs actions de valorisation et leurs publications.

L’échelle interdisciplinaire (ou collaborative) : La cohabitation de plusieurs disciplines au sein du LACTH facilite également la collaboration et le regroupement des chercheur.e.s de différents domaines. L’association des savoirs et des regards autour d’objets communs permet ainsi de répondre à des projets de recherche spécifiques ou à des demandes sociales particulières. L’association des savoirs autour d’un même objet d’étude, l’intérêt collectif pour une thématique commune et la complémentarité des méthodes sont les raisons essentielles qui motivent la collaboration de plusieurs chercheur.e.s au travers de projets de recherche, majoritairement financés.

L’échelle transdisciplinaire (ou fédérative) : Dans le cadre de ses deux derniers programmes pluriannuels, le LACTH a expérimenté des projets de recherche fédératifs permettant de structurer le collectif de chercheur.e.s autour de thématiques communes. L’expérimentation de croisements disciplinaires dans le cadre de ces programmes a permis l’émergence de nouvelles interrogations et méthodes, confortant la visée transdisciplinaire et fédérative du laboratoire. Des programmes tels que ”Villeneuve d’Ascq, une ville nouvelle dans la Métropole” ou ”Architecture du XXème siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIème siècle” illustrent la concrétisation de l’approche transdisciplinaire développée au sein du LACTH.


Domaines de recherche

Quatre domaines pluridisciplinaires de recherche

Les chercheur.e.s du domaine CONCEPTION focalisent la réflexion sur les  relations entre  « contemporanéité » et « temporalités ». Cette approche vise à mettre en relief les différents régimes de temporalités mobilisés au sein du processus de conception (les tensions entretenues entre les catégories du présent, du passé et du futur) et à questionner les liens entre contemporanéité, anachronie et polychronie. L’hypothèse de départ repose sur l’idée que si tout acte de conception peut être défini comme un mode de rapport réflexif au présent et contribue à configurer le champ d’action du contemporain, il se constitue essentiellement au travers d’un montage de temporalités différentes où champs d’expériences (passé) et horizon d’attente (futur) sont mis en tension.

Afin de relayer cette approche, les chercheur.e.s du domaine TERRITOIRE considèrent la question de l’échelle territoriale et le rôle de l’architecture dans les modes de formation de la ville. Ils s’intéressent plus particulièrement à la complexification continue de la réalité urbaine depuis les années 1980 et, parallèlement, à la complexification croissante des modèles de compréhension des phénomènes urbains contemporains : des tendances d’un retour à la ville à la thématique de l’articulation de l’espace public et du tissu urbain, des tendances de la ville multipolaire à la ville générique telle que l’a définie Rem Koolhaas ou, encore, du modèle de la ville franchisée telle que l’a définie David Mangin.

Les chercheur.e.s du domaine HISTOIRE adoptent un point de vue complémentaire lorsqu’ils appréhendent l’architecture du XXème siècle au moyen de méthodes permettant de révéler toute la complexité des situations et des objets étudiés. La prise en considération de la durée — des antécédents de l’édifice jusqu’à sa réception contemporaine — est à même de mettre au jour l’articulation des logiques de la commande, celles de la conception mais aussi celles des usages et des réceptions. Pour comprendre la complexité des situations, il s’agit d’associer étroitement l’histoire matérielle et l’histoire culturelle des architectures, ainsi que la connaissance fine des situations locales. La complexité de la relation de l’architecture au temps qui occupe une partie des études historiques est ici visée.

À l’articulation du champ théorique et des pratiques constructives en architecture comme en paysage, la recherche en MATÉRIALITÉ, intervient à différents niveaux d’échelles, explorant les facteurs d’évolution liés à l’histoire matérielle et à la composante technique des constructions. En effet, la matérialité comme composante essentielle de l’architecture interroge aussi bien les effets de mise en œuvre de matières (matérialité visible) que l’existence de relations techniques, économiques, sociales et culturelles (matérialité invisible), en phase avec une époque. Aussi l’apparition des questions de transitions liées au contexte et au développement de la culture numérique, ainsi qu’à l’impact écologique, impose désormais la recherche à explorer les pratiques constructives émergentes, alternatives ou encore innovantes (nouvelles matérialités).